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Mes-meilleurs-copains-1989-11-g Comme si de rien.

Le retour de l'étranger provoque toujours ce sentiment que rien n'a changé, que vos amis sont tels qu'ils étaient la veille, que vous n'avez finallement pas bougé. La platitude de l'électrocardiogramme est inversement proportionnel au chamboulement que vous vivez à l'intérieur de vous.

En apparence, nous sommes revenus les mêmes ; il n'y aucune raison de nous penser différents. Mais dedans, pas très loin, nous avons été bouleversés par ces presque deux années à San Francisco. Impossible à expliquer, par où commencer ? Cela vaut-il le coup d'essayer ? Comment partager des parfums, des sentiments, des décors et des gens ? Comment retranscrire les mutations de son ADN ? Il faudrait des heures et nous ne les avons pas les uns pour les autres. Alors en attendant on se contient, on sourit, on profite du présent et on garde le passé pour nous, il fait partie de notre histoire intime... Mais sur l'echelle d'une vie, c'est tellement bon de se dire que "ça, au moins, nous l'avons fait !".

Ne nous y trompons pas : les gens vivent très bien sans vous, avant, pendant et après votre voyage. Votre vie lointaine est une anecdote dans la complexité de leurs existences, un sujet de conversation peut-être, et parfois un moyen d'évaluer la profondeur du manque. Ou pas. L'éloignement est une aventure pour celui qui part. Pour celui qui reste, c'est une mise en parenthèses.

Progressivement, la vibe revient, cette longueur d'ondes que vous partagez avec votre culture, votre langage et les gens que vous aimez. Il faut regoûter à ses amis comme on boit de l'eau la gorge sèche, par petites touches ; on se renifle, on se retrouve, on recupère les données et les raisons de s'aimer. J'ai retrouvé mes amis, comme après mes vies à Barcelone ou Tahiti, avec le même recul, un plaisir intense mais timide, mêlé d'étonnement de les voir toujours là. Ils ne vieillissent pas, ils ne changent pas, ils sont là. 

Passons à la suite, retrouvons nos marques, il reste tellement de paysages et de personnes à explorer pour se sentir vivants.

Tag(s) : #DIVERS
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