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Ces derniers jours, j'ai regardé les images. On pourrait ne pas les regarder et fantasmer l'extravagance des mots utilisés, catastrophe, apocalypse, drame sans commune mesure. Mais si vous êtes un tant soit peu connecté, impossible de résister à l'appel du clic. Je réalise aujourd'hui une chose : je me suis beaucoup demandé où étaient les gens, les humains. Des immenses vagues de boue et de ferraille, déferlant à la vitesse d'un massacre au galop, emportant les maisons, les bus, les tracteurs et les bateaux. Des bruits de métal et de sirène, quelques ombres, un type qui court dans le champ, on lui donne une minute... On cherche des têtes ou des bras, des gens qui demandent à l'aide, des cadavres flottants, le ventre gonflé, entre les planches brisées et les frigidaires éventrés. Des humains, des Japonais, je n'en ai pas vus. J'ai Google Earthé le célèbre site qui montre le avant-après sur les photos du tsunami, c'est le jeu des huit millions d'erreurs. Ici et là on se demande pourquoi cette maison a résisté, qu'avait-elle de différente, était-elle occupée ? On découvre aujourd'hui des milliers de disparus, des corps s'entassent dans les gymnases emboués. Il y avait donc des gens dans ces maisons ? Ces villages étaient habités ? Ils n'avaient pas fui, ils ne savaient peut-être pas... Mais alors sur toutes ces vidéos, jamais ou presque voit-on des appels de détresse, des humains qui plongent ou s'accrochent à des trucs, comme à Hollywood. Impression maintenant que toutes ces maisons étaient habitées. Peut-être savaient-ils mais ils ne bougeaient pas ? Sorte de hara kiri de la résignation ? Je n'en sais rien au fond, je ne comprends pas, c'est too much. Je connais mal la culture Japonaise, perçois sans doute de travers la réalité des faits. Je ne sais pas si je veux en savoir davantage sur ce qu'il se passe vraiment quand une vague de trente mètres s'abat sur votre existence. Comment êtes-vous broyés, déplacés, laissés quelques secondes interminables dans un mixeur liquide et sans pitié. Qu'est-ce que je fous là, que m'arrive-t-il, pourquoi suis-je en train de prendre l'eau, assomé par le toit de ma maison. Où sont mes proches ? Toutes ces pensées diffuses s'entrechoquent quand on regarde les photos et les vidéos. Parce que nous sommes humains et pouvons nous projeter dans la douleur des autres. Fais chier cette planète ces jours-ci.

Tag(s) : #DIVERS
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