Avec l'organique tu pues des poils...

Il faut que je vous parle d'un sujet important. Mes dessous de bras. Je vais vous faire une confidence, je peux jouer deux heures au foot contre une équipe de brutes, je sors du match en sentant la rose. Un truc de dingue. Comme si Dieu avait incarné le canon olfactif dans mes aisselles, phrase qui ne veut bien entendu rien dire.
Mais en fait, ça, c'était avant...

Car depuis que nous sommes ici, en Californie, nous faisons dans l'organique, l'équivalent du Bio. Ici tout est organique même la caissière qui est biodégradable. Piments, vitamines, viande, livres de cuisine, tabliers, tout je vous dis, y compris le déodorant.

Chaque matin depuis près de deux mois, je sors de ma douche en redoutant cet instant où je vais appliquer le déorganique sur ma délicate aisselle à peine velue. Tous les matins, ça ne manque pas, je grimace en sentant cette  insupportable odeur de vielle bitnik décrépie qui fume de l'encens. L'effet est instantané, à peine appliqué, je pue, même sans transpirer. Je pue pas grave, mais je pue. Autant vous dire que je vis très mal cette bio-diversité capillaire.

Je pourrais changer de déo me direz-vous ? Oui mais voilà, je n'ai pas encore trouvé le temps de mettre ça en "top of mind" dans ma to do list. Trouver un déo qui pue pas, quitte à ruiner la planète, je n'y avais pas pensé. Mais je crois que cela s'impose, et je préfère prendre les devants. Je ne supporterais pas que mon engagement pour la couche d'ozone trouble mes collègues de travail.

En retrouvant mes aisselles divines, je retrouverai ma dignité, je le sais.